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Revue de presse - Mars 2020

Sociologie urbaine et ségrégation spatiale : 

 

Politique monétaire : 

  • Un plan de relance de 750 millards d'$ décidé par la Banque Centrale Européenne :

« Il fallait réagir, alors que toute la zone euro avait les yeux rivés vers Francfort. Ce mercredi soir, un peu avant minuit, la Banque centrale européenne a annoncé le lancement d'un nouveau dispositif qui lui permettra d'acheter pour 750 milliards d'actifs. Baptisé « programme d'achat urgence pandémique », il a pour objectif de contrer les effets dévastateurs de la crise du coronavirus sur l'économie et les marchés européens. Outre son montant très important, et même légèrement supérieur à celui annoncé par la Fed, ce dispositif sera plus flexible que le programme d'achat d'actifs(QE) lancé en 2015 et toujours en cours. La BCE pourra par exemple acheter des obligations de la Grèce, ce qui n'était pas le cas avec le programme en place. »

Source : « La BCE lance un programme d’urgence de 750 milliards d’euros », 18 Mars 2020, Les échos

  • L'article décrypté :

C’est à Francfort que se trouve le siège de la Banque Centrale Européenne (BCE). La BCE c’est en quelque sorte « la banque des banques ». Elle influence directement les crédits que peuvent nous accorder les banques de tous les jours, appelées banques commerciales. Pour cela, elle dispose d’un outil conventionnel nommé taux directeurs (pour être précise il y en a trois). Un de ces taux correspond au taux d’intérêt auquel les banques peuvent se refinancer lorsqu’elles empruntent (oui, oui elles empruntent toutes !), il s’agit du taux de refinancement. (N.B : Souvent dans les médias lorsque l’on utilise l’expression taux d’intérêt directeur c’est pour faire référence au taux de refinancement). 

 

Ce taux d’intérêt directeur est d’une importance capitale car il a des effets sur notre économie. Par ex, si la BCE æson taux de refinancement les banques commerciales peuvent emprunter à moindre coût àelles prêteront aussi à moindre coût aux ménages et aux entreprises en æleur taux d’intérêt. Vous l’aurez compris en baissant le taux de refinancement la BCE soutient la consommation et les investissements.

 

Le problème ? Le taux d’intérêt directeur est déjà à un niveau historiquement bas puisqu’il est fixé à … 0%. Ainsi, comment relancer la consommation et l’investissement si elle ne peut plus abaisser ses taux d’intérêts directeurs ? La solution qu’elle a trouvée depuis 2010, et qui perdure encore aujourd’hui, a été de créer de la monnaie qu’elle créditait sur le compte des États endettés ou des banques commerciales en contrepartie de l’achat de titres financiers (dont des titres de dette publique). Ce procédé non-conventionnel est appelé « assouplissement quantitatif » ou quantitative easing (QE) en anglais.

 

Si vous avez bien suivi le « programme d'achat urgence pandémique » n’est rien d’autre qu’un QE élargi d’un montant particulièrement exceptionnel. Un de ses objectifs : permettre aux États de financer à moindre coûts les mesures exceptionnelles visant à soutenir l’économie.

 

Crise mondiale : 

  • Les économistes s'interrogent : "Sommes-nous à l'aube d'une grave crise mondiale ?". 

« Commerces fermés, événements annulés, usines et transports au ralenti, places boursières qui s'affolent... La pandémie du nouveau coronavirus Covid-19 frappe de plein fouet l'économie mondiale au fur et à mesure que les pays se calfeutrent. La propagation du virus a perturbé les chaînes d'approvisionnement et provoqué la chute de l'investissement et de la consommation, conduisant à un "risque réel et croissant de récession mondiale", a souligné le 15 mars le secrétaire général de l'ONU, Antonio Guterres. Il a appelé les gouvernements du monde à travailler ensemble pour empêcher l'économie mondiale d'entrer en récession. Le Fond monétaire international a, lui, averti que la gravité du ralentissement de l'économie mondiale dû au coronavirus dépendrait de la durée de celle-ci et des réponses apportées par les gouvernements. Début mars, la directrice générale du FMI, Kristalina Georgieva, a prévenu que la croissance en 2020 serait inférieure aux 2,9% de 2019, sans pouvoir "prédire de combien" ».

Source : L’express, « l’économie mondiale ralentie par le coronavirus », consulté le 20 Mars 2020.

  • L'article décrypté :

La crise sanitaire a aussi un effet sur les marchés financiers ici imagés avec l’expression « place boursières ». (Voir point actualité : « Quel lien entre le coronavirus, le pétrole et le krach boursier ? »).

En économie on parle de « choc » pour désigner un événement inattendu qui affecte l’économie. 

La consommation et l’investissement sont deux composantes de la demande globale. On admet que PIB = Consommation + Investissement + (eXportations – iMportations) avec C + I + X qui représentent la demande globale. 

Ainsi, si la C et I diminuent a de forte chance de diminuer aussi. Si vous suivez toujours on peut parler d’un choc de demande négatif car cet événement inattendu affecte négativement la demande globale. 

On peut aussi affirmer que le coronavirus est un choc d’offre négatif dans la mesure où il diminue les possibilités de production (offre de biens et services) en perturbant les « chaînes de production ». Je vous rappelle que pour produire les organisations productives utilisent des biens et services de consommations intermédiaires. Si elles ne peuvent plus se fournir les consommations intermédiaires dont elles ont besoin elles ne peuvent plus produire.

 

La récession désignant la diminution du PIB, la crise n’est rigoureusement que la période qui précède l’entrée en récession. Pour pouvoir affirmer que le coronavirus provoque une crise économique il faut donc pouvoir chiffrer l’évolution du PIB sur deux trimestres. Plus clairement, si le PIB diminuent sur deux trimestres alors on sera entrés en récession et le coronavirus sera à l’origine de la crise économique. Reste à savoir si les effets actuels sur l’économie se confirmeront et à connaître les politiques économiques mises en place. 

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