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La ville : attraction - répulsion

Venant d'une commune rurale et agricole, j'ai d'abord éprouvé une répulsion pour les villes que, comme beaucoup de jeunes des campagnes, je fantasmais. J'imaginais la grande ville comme un espace immense où régnait un anonymat dénué de solidarité.

 

Jeune bachelière j'ai du me résoudre, comme d'autres, à partir en ville poursuivre mes études avec une certaine appréhension. J'y ai découvert d'abord un village universitaire à l'intérieur même de la ville qui rassemblait beaucoup de points communs avec les plus petites communes rurales. Etendant peu à peu mon territoire, je finis par connaître Bordeaux comme ma poche : de ses bonnes adresses à son histoire qui me fascinait. C'est notamment par le prisme de mes études que je me pris de passion pour la sociologie urbaine.

 

Il faut savoir que la ville est un objet d'étude investi très tôt par les sociologues. Tout d'abord de façon indirecte, par l'étude des sociétés modernes, dont les villes sont les idéaux-types, longtemps décrites par Emile Durkheim, fondateur de la sociologie française. Mais aussi de manière beaucoup plus directe, si l'on fait référence aux travaux  fondateurs de la sociologie américaine. Chicago fût, pour reprendre une expression connue : "un laboratoire à ciel ouvert". On y étudia la désorganisation sociale, la manière dont la ville se compose et se recompose suite aux flux migratoires ...

 

C'est bien cela que je trouve fascinant dans les villes. Cet espace restreint rassemble un grand nombre d'individus. Les rapports sociaux sont nombreux et s'offrent aux sociologues notamment par l'observation directe.

 

D'après moi, la ville a donc ce pouvoir de provoquer une attraction, une fascination mais aussi de la peur voire de la répulsion pour qui n'y est pas habitué. J'ai parfois eu l'impression que ces sentiments contraires étaient partagés par mes élèves vivant en grande couronne à la fois attirés et mal à l'aise dans la capitale.

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