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T5 - Libre-échange ou protectionnisme ?

Outre la levée des obstacles techniques liés aux transports de marchandises (trains à vapeur, conteneurs, transports maritimes, anciennes et nouvelles routes de la soie), les théories économiques sont venues justifier les politiques d’ouverture des États à la concurrence mondiale avec en contrepartie la participation des États au commerce international. Dans le processus d’ouverture croissante de nos économies les FTN s’avèrent être de plus en plus des acteurs incontournables (le nombre de FTN et le nombre de filiales moyennes ont augmenté). Se pose dès lors la question des avantages qu’apportent les FTN aux États lorsqu’elles implantent une maison mère ou une filiale. Sans négliger les ménages, il s’agira aussi de voir dans ce chapitre comment les travailleurs sont affectés par la mondialisation économique et les effets sur les consommateurs. 

Chapitre 5 : Quels sont les fondements du commerce international et de la mondialisation de la production ?

Mondialisations : de quoi parle-t-on ? 

  • Une définition de la mondialisation : "échange généralisé entre les différentes parties de la planète, l'espace mondial étant alors l'espace de transaction de l'humanité"
  • La mondialisation, qui n'est pas qu'économique, a plusieurs visages : 

La mondialisation économique en dates ...

-> à retenir pour des accroches précises et des cadrages temporels de qualité !

 

Document 2 : Le conteneur, emblème de la mondialisation économique 

Si les échanges se développent, c'est d'abord parce que déplacer des biens ou des services est aujourd'hui infiniment plus rapide et meilleur marché qu'hier. Le progrès technique dans les moyens de transport de tous ordres a été spectaculaire.

L'élément le plus important de cette révolution des transports est certainement le conteneur. Cette boîte métallique est l'élément de base d'un réseau de transport global, rationnel et largement automatisé. Sa standardisation permet un rangement et une manipulation faciles. Scellé au départ d'un trajet, il n'est pas arrêté aux frontières. lntermodal, il passe très rapidement du train au camion ou au bateau. Les étudiants apprennent à optimiser le placement des palettes dans le conteneur, l'informatique équilibre le chargement sur les bateaux. Les terminaux portuaires sont aménagés afin d'optimiser le mouvement des camions ou d'amener les voies ferrées jusqu'aux grues géantes qui effectuent le déchargement. À l'origine de gains de productivité énormes (il faut cent fois moins de main-d'œuvre pour décharger un cargo aujourd'hui qu'il y a quarante ans), le conteneur a permis des baisses de coût de transport spectaculaires : le transport de l'Extrême-Orient à l'Europe représente 0,5 % du prix de vente ou moins pour un téléviseur, une chaussure de sport ou une bouteille de whisky. Les temps de transport ont, eux aussi, été fortement réduits : il faut compter moins de dix jours pour aller de Chine en Californie, environ trois semaines entre la Chine et l'Europe.

Bien entendu, l'apparition d'Internet et la baisse du prix des télécommunications favorisent également le développement des échanges. La Toile permet de toucher des clients dans le monde entier et a créé un marché mondial pour des activités de services aux entreprises telles que les centres d'appel, la facturation et le recouvrement de créances, les services informatiques, le conseil juridique.

L'autre condition du développement des échanges est la diminution des barrières administratives à l’entrée (ou plus rarement, a la sortie) des produits. Parmi les institutions mises en place après guerre pour rapprocher les pays était prevue une organisation du commerce. Pour diverses raisons, l'Organisation mondiale du commerce (OMC) n'est entrée en fonction qu’en 1995. Dans l'intervalle, l'Accord général sur les tarifs douaniers et le commerce (General Agreement on Tariffs and Trade, GATT) a permis une serie d’accords multilatéraux réduisant considérablement les droits de douane sur les biens manufacturés. En moyenne, ces droits sont de 4% seulement dans les pays développés. 

Arnaud Parienty, Précis d’économie, La Découverte, 2017.

... et en chiffres

1. Comment expliquer l'envolée du commerce international ?

1.1 S'échanger des produits différents

1.2 S'échanger des produits "presque" identiques entre pays comparables

idée : après avoir vu le CI de produits différents on peut se demander : comment expliquer le CI de produits identiques (commerce que l'on qualifie d'intrabranche). Par exemple : pourquoi l'Allemagne, la France et l'Italie s'échangent-ils des voitures ?

Pour répondre il faut se placer du côté du producteur et du consommateur en partant du principe que la concurrence internationale n'est pas parfaite. 

1.3 Les firmes s'échangent entre elles des biens et services semi-finis

Exemple d'une partie de la fragmentation d'une chaîne de valeur à l'échelle de la production matérielle

  • Mais la fragmentation de la chaîne de valeur à l'échelle mondiale ne s'opère pas uniquement sur la partie matérielle de la production, elle peut aussi se faire en amont : R&D, conception, achats de fournitures et en aval : transports, marketing, vente, service après-vente.
  • [schéma au tableau].
  • + la chaîne de valeur mondiale est fragmentée + le CI de produits semi-finis augmente. 

2. Comment les firmes s'insèrent-elles dans la mondialisation ?

2.1 Comment les firmes deviennent-elles internationales ?

Lorsqu'une entreprise rachète une entreprise à l'étranger, créé une filiale à l'étranger ou délocalise une partie de sa production à l'étranger on dit qu'elle réalise un Investissement Direct à l'Étranger. Dans ce cas là, s'il s'agit de son premier IDE elle deviendra une Firme TransNationale (FTN). 

Mais l'entreprise peut aussi s'insérer dans la mondialisation "en faisant faire" une partie de sa production par une autre entreprise à l'étranger. Dans ce dernier cas, un contrat de sous-traitance liera les deux entreprises. 

2.2 Où se localisent les FTN ? La mise en concurrence des territoires.

-> Quels sont les éléments qui guident les choix de localisation des entreprises ? 

  • À retenir : les entreprises FTN cherchent à améliorer leur compétitivité prix et/ou leur compétitivité hors-prix à "s'étendre" en mettant fragmentant leur chaîne de valeur et en localisant chaque partie dans le monde en fonction de différents facteurs (v. doc. 7).

2.3 Quels liens entre compétitivité des firmes et compétitivité d'un État ?

Pour introduire le doc. 8 : si la compétitivité (qu'elle soit prix ou hors-prix) d'une firme mesure sa capacité à rendre ses marchandises attractives auprès des consommateurs nationaux ou étrangers, alors par extension on pourra entendre par compétitivité d'un pays l'attractivité des marchandises créées par les entreprises présentes sur son territoire. Dans ce cas, il est possible d'apprécier la compétitivité d'un État par la part que représente ses exportations dans le monde. Dans cette perspective : compétitivité d'un État = somme de la compétitivité des entreprises. 

Aussi, dans une logique de mise en concurrence des territoires la compétitivité d'un État peut être définie comme sa capacité à attirer les FTN sur son territoire (quelle est la qualité de ses infrastructures ? La clientèle est-elle solvable ? Les travailleurs sont-ils qualifiés ? Productifs ? Les salaires sont-ils faibles ? ...).

Doc. 8

18) Une hausse du coût du travail est-il nécessairement signe d'une baisse de la compétitivité d'un pays ? Pourquoi ? 

 

3. La concurrence mondiale est-elle un jeu à somme positive ?

"Jeu à somme positive" = la mondialisation ne fait-elle que des gagnants ?

3.1 Quels sont les effets de l'ouverture croissante des économiques à la concurrence mondiale sur les inégalités ?

Doc. 11 : Quels sont les effets de la spécialisation internationale des États-Unis dans la production et l'exportation de marchandises intensives en travail qualifié et en capital fixe ?

Le doc. 12 : Synthétise les éléments abordés dans le 11 et 12.

Consigne : visionner la vidéo et compléter le schéma (support de cours). 

Doc. 12 :

3.2 Libre-échange ou protectionnisme ?

Libre-échange : doctrine s’appuyant sur la théorie des avantages comparatifs prônant la disparition de tout obstacle douanier (quotas), fiscal (droits de douane), monétaire (monnaie sous-évaluée) ou règlementaire (normes environnementales, qualité) dans les échanges internationaux afin de les faciliter dans une « concurrence libre et non faussée » au bénéfice de tous les participants (gain à l’échange). Protectionnisme : Ensemble des barrières tarifaires, réglementaires, qui protègent la production nationale de la concurrence internationale.

Libre-échange/ protectionnisme : comment ces mesures se concrétisent-elles ?

La citation du chapitre : 

F. List : "le protectionnisme est notre voie, le protectionnisme le moyen" (1841).