Correction Bac Blanc 2021

• Pour problématiser le sujet il faut interroger le singulier d'innovation. Ainsi, une innovation seule (à l'échelle d'une entreprise) ne provoque pas de croissance économique (phénomène macroéconomique). Ce sont LES innovationS au agrégées dans leur aspect cumulatif qui sont à l'origine d'une potentielle hausse de la production durable (mesurée par le taux de variation du PIB en volume). Il convient aussi de s'interroger sur les effets potentiellement négatifs du progrès technique, vu comme l'ensemble des innovations, sur la soutenabilité de la croissance en tenant compte des effets sur les inégalités de revenus et sur l'environnement. 
• Idées : Pour qu'une innovation profite à une économie elle doit être protégée par des droits de propriétés et puisse être réutilisée par d'autres entreprises. Ainsi, les pouvoirs publics mettent en place des institutions qui, non seulement, stimulent les dépenses en recherche et développement mais aussi permettent aux innovations de se diffuser. Chaque innovation amène aussi son lot d'inconvénients comme la destruction d'anciens produits et d'anciennes activités. Pour que les effets négatifs de la destruction ne l'emportent pas sur les aspects positifs, les pouvoirs publics peuvent intervenir pour réduire les inégalités de revenus. Aussi, pour que la croissance soit écologiquement soutenable les pouvoirs publics peuvent inciter les agents économiques à investir dans certains innovations (ex. innovations vertes) via des politiques de subvention.

I- Une innovation n'a pas d'effet sur la croissance économique, en revanche, l'ensemble des innovations, appelé progrès technique, oui. 

A- Une innovation isolée a des effets sur la production d'une entreprise ...

§1 : Innovation de procédé --> améliore la productivité du travail

§2 : Innovations de produit --> améliore la productivité du capital fixe + débouchés potentiels car nouvelle demande

Illustrer : hausse du Chiffre d'Affaire d'une entreprise (choisir un exemple d'entreprise du doc. 2). 

B- .... et l'ensemble des innovations ont potentiellement un effet positif sur la croissance économique.

§3 : Pas une mais des innovations dans le sens où elles sont cumulatives = grappes d'innovation

§4 Compte tenu des gains en termes de niveau de vie moyen permis par la croissance économique, l'État met en place des institutions formelles marchandes pour stimuler l'investissement en R&D, l'innovation et la croissance économique. Il existe donc une corrélation positive entre dépenses privées ou publiques en R&D et croissance économique mesurée par le taux de variation du PIB en volume (doc. 2) = faire le lien avec la PGF. 

§5 : Les brevets sont des droits de propriété qui incitent à investir et à innover car les entreprises en situation de monopole temporaire s'accaparent un profit supplémentaire appelé rente de monopole (notions de première).

II- L'effet positif entre innovationS et croissance économique n'est nullement garanti

A- La dernière vague de progrès technique, induite par l'arrivée des Technologies de l'Information et de la Communication, n'a pas d'effets significatifs sur la croissance du PIB en volume.

§6 : Des vagues successives de PT (ex. machine à vapeur) celle qui est liée au TIC n'a pas apporté beaucoup de gains de productivité quand bien même la population des pays les plus développés est formée à l'utilisation des TIC. En plus ces gains de productivité ne se traduisent pas forcément par une baisse des prix à la consommation ou une hausse des salaires car les gains retirés de la hausse de la productivité peuvent être à l'avantage des apporteurs de capital (dividendes, profit).

§7 : Destruction de certaines activités plus routinières et/ou dégradation relative des salaires des moins qualifiés [thèse du progrès technique biaisé], si baisse des revenus alors risque de baisse de la consommation [mécanisme]. cf. Doc 1.

B- Sur le long terme, les innovations ne garantissent pas une croissance économique soutenable

§8 : Dégâts écologiques causés par la croissance + conséquences directes et indirectes du changement climatique ne peuvent être évités par les innovations d'après les tenants de la soutenabilité forte. Les innovations de produits peuvent aussi se traduire par une hausse des déchets (ex. des déchets numériques, ou des batteries de voitures électriques doc. 1). 

§9 : Une innovation n'est pas forcément une innovation verte. Rôle encore des pouvoirs publics pour inciter à l'investissement en innovations vertes par l'octroi de subventions auprès des entreprises. 

EC1 : Donnez un exemple illustrant l'internationalisation de la chaîne de valeur.

• Rappels de méthode : dans cette partie il est, bien entendu, attendu que votre réponse soit structurée visuellement par des paragraphes. Avec au moins : un court paragraphe d'introduction, un paragraphe de développement (dans l'idéal deux) et un court paragraphe de conclusion
• Attentes : en introduction définir chaîne de valeur et donner le sens d'"internationaliser la chaine de valeur (pourquoi pas expliquer brièvement comme les entreprises deviennent internationales); en développement, il faut illustrer c'est-à-dire développer UN exemple qui montre que les entreprises fragmentent leur chaine de valeur et localisent les parties de cette production dans différents pays en fonction notamment des avantages comparatifs. Pour que l'exemple soit assez développé et recevable, privilégiez un exemple de fragmentation complexe de chaîne de valeur (plus de deux pays !) comme la production d'une voiture ou d'un téléphone (exemples vus en classe).

EC2 : Étude de document

Taux (en %) de pauvreté au seuil de 60% du revenu médian en 2017

1. Lecture de donnée : Sur l'ensemble de la PCS des ouvriers en 2017, 15% ont un niveau de vie, défini comme l'ensemble du revenu disponible brut divisé par les cités de consommation, inférieur à 60% du revenu médian. Conseil : Pour ne pas se tromper : au brouillon marquer la formule du taux de répartition : sous ensemble/ensemble et remplacer ensemble et sous-ensemble par les expressions appropriées. Toujours au brouillon, faire un axe horizontale que l'on découpe en 10 parts égales (= déciles) et représenter sur cet axe le revenu médian (50%) puis 60% du revenu médian. 
2. Cette seconde question est notée sur 4 points, est-il nécessaire de vous rappeler que l'on attend encore une réponse structurée en paragraphes et développée ! Ici : une courte intro, là il faut utiliser ses connaissances, puis 3 paragraphes traitant chacun d'un facteur de structuration de la société pour montrer que selon chacun de ces facteurs le niveau de vie est inégal (certaines fractions de la population sont plus pauvres que d'autres). On attend aussi des illustrations c'est-dire des lectures de données et AU MOINS un petit calcul (coefficient multiplicateur par exemple ex. les moins de 30 ans sont deux fois plus pauvres que les actifs les plus âgés donc les 50-64 ans. Autre possibilité un écart de % exprimé en points).

EC3 : Raisonnement s'appuyant sur un dossier documentaire "(...) vous montrerez, comme les institutions affectent l'incitation à investir et à innover"

• Je me répète MAIS il ne faut pas lire les documents avant d'avoir analysé le sujet. Tous les plans qui reprennent les documents et, pire encore, l'ordre des documents ont été lourdement pénalisés.
• Dans ce sujet, les documents à disposition étaient difficiles raison de plus pour réfléchir en amont à un plan. Plusieurs possibilités s'offraient à vous comme [liste non exhaustive] :
• I- Rôle des institutions formelles qui protègent les droits de propriété II- Rôle des institutions informelles comme le fait d'adopter des comportements d'épargne, de prendre des risques, de se sentir en confiance dans une démocratie (ces dernières sont très importantes car des institutions formelles non adaptées aux institutions informelles ne suffiront pas !).
• OU I- Des institutions de mauvaises qualités nuisent à l'investissement et à l'innovation II- De bonnes institutions (= confiance) incitent à innover et à investir III- Le rôle des pouvoirs publics via les institutions formelles (lois, démocratie, investissement dans la santé et l'éducation)
• OU pourquoi pas (lu dans une copie) montrer que la qualité des institutions facilitent investissements et innovations et sont à l'origine d'inégalités de développement
• OU ...
• Dans tous les cas sont attendus dans votre développement des éléments non présentent dans les documents comme les institutions informelles et les brevets (en tant que droits de propriété). 

• Pour problématiser le sujet i faut montrer la tension qui existe entre l'individualisation, comme processus qui met en avant l'individu en tant que valeur (il doit se distinguer) et le processus plus concret de différenciation en fonction de pratiques sociales (engagement politique, consommation, choix de scolarité, choix du conjoint.e ...), et les classes sociales en tant que groupes sociaux qui existent dans la réalité (version Marxiste des classes pour soi) et/ou sur le papier (en tant que catégories construites par les sociologues, catégories qui sont amener à évoluer en fonction de transformation constatées).
• Pour rappel, les classes sociales existent dans une dimension économique (même si certains auteurs croisent cette dimension avec d'autres dimensions comme Pierre Bourdieu avec la dimension culturelle). Autre rappel, Max Weber définit les classes sociales uniquement à partir d'une dimension économique et non sociale et politique (comme j'ai pu le lire dans certains copies, l'erreur tient au fait que vous avez mélangé approche de la structure sociale et approche des classes sociales ...). 
• Une proposition de plan (trouvée dans le Manuel Nathan et modifiée par mes soins) : 

I. L’individualisation semble affaiblir la logique de classe

A. Une multiplication des facteurs d’individualisation...

§1 : Individualisation dans la sphère professionnelle : des salaires et des évolutions de carrière individualisés moins de conflits de classes mais pas moins de conflits de travail 

§2 : Les individus développent des pratiques de moins en moins liées à leur appartenance sociale, mais davantage à leur âge, sexe ... (cf. doc 4 : écarts tout aussi importants, voire plus élevés entre les classes d’âge qu’entre les CSP).

B. ... qui peut sembler remettre en cause l’approche en termes de classes sociales

§3 : Autonomisation des individus, différenciation des individus et singularité comme valeur centrale dans les sociétés modernes contemporaines

§4 : Individus moins insérés dans une classe sociale, qui se réfèrent plus à certaines de leurs caractéristiques individuelles (genre, âge, origine ethnique, lieu d’habitation...) qu’à leur appartenance à une classe sociale

§5 : Participe au déclin de l’identification subjective à une classe sociale (cf. doc 3 : importance de l’âge, de l’origine ethnique... autant voire plus que du milieu social comme élément de « définition de l’individu »).

II. Toutefois, l’approche en termes de classes sociales reste pertinente

A. L’identification subjective à une classe sociale reste importante car les inégalités, notamment économiques, n'ont pas disparu 

§6 : Cf. doc 1 : hausse du sentiment d’appartenance à catégorie inférieure (+ 10 points) et à la catégorie moyenne inférieure (+5 points)

§7 : Cf. doc 3 : le « milieu social » reste un critère central de définition des individus (critère cité par 28 % des personnes au total, et cité en premier par 11 %).

B. Les classes sociales n’ont pas disparu objectivement c'est pour cette raison que les sociologues continuent à analyser la société selon une approche en termes de classes sociales

§8 : Malgré le déclin numérique des ouvriers (cf. doc 2), une vaste classe « populaire » englobant les employés et les ouvriers persiste (environ 45 % des emplois en 2018) ils ont des conditions de vie relativement proche

§9 : Des inégalités tant économiques (revenus, patrimoine), que culturelles (cf. doc 4 : les pratiques en informatique)

ou sociales (espérance de vie...) permettent de souligner des oppositions entre classes sociales.

§ 10 : On peut être : jeune de classe populaire, femme/homme de classe populaire (rapports sociaux de genre), jeunesse populaire différente selon le lieu d'habitation (ville, banlieue, rural ...). Les expériences sociales ne seront pas les mêmes.